Le bureau de l’Union départementale des syndicats FO du Bas-Rhin s’est réuni ce jeudi 2 avril 2020 en audioconférence pendant l’épidémie de coronavirus qui continue, jour après jour, à prendre de l’ampleur.
Il apporte son soutien à toutes celles et tous ceux qui ont été touchés par la maladie, et continue à l’être, à l’ensemble des salariés du public et du privé qui sont touchés par les conséquences de la crise en subissant chômage partiel et baisse de rémunération, en étant obligés de travailler à domicile dans des conditions compliquées, à celles et ceux surtout qui doivent travailler dans l’anxiété et l’insuffisance de protection pour satisfaire souvent les seules exigences économiques et financières.
Le bureau salue l’ensemble des militants et adhérents FO du département, dans tous les secteurs d’activité, qui continuent à porter les revendications du syndicat et à défendre en toutes circonstances les droits et les intérêts matériels et moraux des travailleurs.
Le bureau tient à apporter sa solidarité et son soutien à tous les travailleurs obligé de travailler faute de position forte de la part du gouvernement et particulièrement à tous les personnels des hôpitaux publics et privés, des Ehpad, de tous les établissements médico-sociaux et du secteur social. Il salue de la même manière tous les salariés des entreprises de la grande distribution et des commerces, les personnels de nettoyage, de l’aide à domicile, tous ceux qui sont en première ligne, ainsi que tous les agents publics qui maintiennent les missions de services publics, envers et contre tout.
L’UD dénonce l’incurie de ce gouvernement incapable de fournir le matériel de protection nécessaire aux travailleurs et à la population. Cette situation conduit à considérer le confinement comme étant « le meilleur médicament » pour combattre le virus. Dans ce contexte inédit, FO dénonce l’attitude du gouvernement et des pouvoirs publics qui, contre toute attente et toute raison, entretiennent la confusion et appellent dorénavant à produire coûte que coûte en mettant la priorité sur l’économie.
Le bureau considère que la santé et la sécurité doivent être la priorité absolue et demande l’arrêt de toutes les activités non essentielles.
Le bureau soutient dans ce cadre tous les salariés qui se battent pour obtenir les protections nécessaires. En l’absence de mesures efficaces, FO considère que les salariés et agents publics sont légitimes à exercer leur droit de retrait.
L’urgence sanitaire ne peut pas tout justifier et encore moins la remise en cause des droits des salariés. Alors que le président de la République prétend que « plus rien ne sera comme avant », force est de constater que c’est la même politique qui continue à être menée contre les droits des travailleurs.
Le bureau condamne la loi d’urgence sanitaire et les ordonnances du 25 mars 2020 qui vont permettre aux entreprises de déroger au Code du travail en matière de congés et de durée de travail, et à aggraver les conditions de travail des salariés, mettant ainsi, encore plus, leur santé en danger.
FO demande l’abrogation de toutes les ordonnances, et en tout état de cause, de toutes les mesures qui dérogent au Code du travail.
Le président de la République a annoncé un plan massif d’investissement dans les hôpitaux. Le bureau rappelle que les personnels des hôpitaux ou des Ehpad se sont mobilisés depuis des mois, voire des années, pour demander en vain des moyens en personnel et en matériel ainsi qu’une reconnaissance de leur professionnalisme et de leur engagement par des rémunérations décentes et adéquates. Si le gouvernement est en capacité de telles ressources financières, pourquoi n’a-t-il pas réagi plus tôt afin de permettre un service hospitalier adéquat et performant ? Ce dont l’hôpital a besoin, aujourd’hui, ce sont des mesures immédiates pour lui apporter les moyens nécessaires.
Le bureau considère que la responsabilité du gouvernement actuel, comme des précédents, est engagée dans cette situation de crise sanitaire où les hôpitaux peinent à subvenir aux besoins de la population en détresse et des personnels en danger.
Le 25 mars, le président de la République déclarait : « Je vois dans notre pays les facteurs de division, les doutes, toutes celles et tous ceux qui voudraient aujourd’hui fracturer le pays alors que nous ne devons avoir qu’une obsession : être unis pour combattre le virus ».
Le bureau réaffirme sa position: nos revendications sont légitimes en toute circonstance, elles ne sont ni des facteurs de division, ni des fractures.
FO rappellera ses analyses et refuse toute union sacrée ou pacte social qui conduiraient à museler les revendications des travailleurs et la libre expression des salariés.
Le bureau se félicite que les Unions Départementales FO du Grand Est aient refusé, à cet égard, de s’engager sur la signature d’un texte commun entre les organisations syndicales et les organisations patronales qui, en affirmant la nécessité d’une collaboration pour « travailler ensemble aux conditions de la reprise économique », s’inscrit dans le soutien sans équivoque à la politique libérale du gouvernement.