Ce 9 janvier, au 36e jour de la mobilisation contre le projet de régime unique de retraite par points, des centaines de milliers de travailleurs du public et du privé, pour beaucoup engagés dans la grève depuis le 5 décembre, ont de nouveau manifesté dans tout le pays. Alors que le gouvernement a programmé la présentation de son projet en Conseil des ministres le 24 janvier, les cortèges étaient pour le moins tout aussi massifs et déterminés qu’en décembre. Le bras de fer continue.
Ils étaient plusieurs centaines de milliers dans la capitale et plus de 200 000 à Marseille, 120 000 à Toulouse, 60 000 à Bordeaux, 30 000 à Saint-Etienne, 20 000 à Nice, 20 000 à Nîmes, 20 000 à Clermont Ferrand et Grenoble, 10 000 à Brest et à Strasbourg, 8000 à Orléans…. Des milliers aussi, cette fois encore, dans de plus petites villes, comme à Montluçon, Chambéry, Blois, Vendôme, Roanne, Montargis, Cahors… Des centaines dans des communes plus petites encore, comme à Romorantin, Pithivers, Avranche…
Rien n’y a fait
Cheminots et agents de la RATP, au coude à coude dans le cortège parisien, enseignants, agents des finances, personnels soignants, agents municipaux, métallos, électriciens et gaziers, salariés du bâtiment, de la chimie, des assurances, des organismes sociaux… Public et privé étaient de nouveau tous dans la rue ce 9 janvier.
Et la grève se poursuivait à la SNCF, à la RATP, dans les raffineries, dans les établissements scolaires …
Rien n’y a fait. Ni les fêtes, ni les congés, ni les annonces gouvernementales, ni les difficultés financières, avec la perspective d’un bulletin de salaire à zéro pour ceux en grève depuis le 5 décembre.
« Le mouvement est là, il est encore là et il est très fort »
« Le mouvement est là, il est encore là et il est très fort » s’est félicité le secrétaire général de la confédération FO, Yves Veyrier, interrogé en début de manifestation parisienne. Saluant « une adhésion interprofessionnelle très large qui se maintient après plus d’un mois de mobilisation et de grève pour dire qu’on ne veut pas de ce régime unique par points », Yves Veyrier a de nouveau appelé le gouvernement à entendre que « son projet ne passe pas ».
« L’apaisement on peut le trouver facilement, il suffit de mettre
de côté ce projet de régime unique par points et de revenir à la table
de négociation sans aucun préalable. », a-t-il résumé.
Le régime unique par points c’est aussi la fin du régime général
Alor que le gouvernement met en avant « la fin des régimes spéciaux », l’enjeu c’est aussi « le maintien du régime général de base de la sécurité sociale en matière de retraite qui avec son régime complémentaire, assure aujourd’hui la retraite de 18 millions de salariés actifs cotisants et de 14 millions de retraités », a souligné le secrétaire général de FO.
Quant à la question de l’âge pivot, a-t-il précisé, « on voit bien qu’à chaque fois on nous dit in fine que de toutes les façons il faudra travailler plus longtemps, quelles que soient les modalités ».
Les mobilisations, partout en France, ont démontré la volonté des travailleurs de défendre leurs retraites et de refuser le projet de réforme et ses conséquences.